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L’adolescence est une période transitoire dans laquelle le jeune n’est plus tout à fait un enfant mais pas encore un adulte, ce qui le fragilise quant à sa position à tenir, quant à son identification sexuelle. Il doit faire le deuil de son enfance et des choix sur qui il veut être. L’adolescent est dans un présent très réel. Il se demande « qui suis-je ? » perd confiance en lui, doute de tout. Il ne se reconnaît pas dans ce corps qui change, qui se transforme sans qu’il puisse rien y faire . Il a besoin de s’identifier à un adulte pour désirer grandir et accepter de perdre les plaisirs infantiles auxquels il tient. L’adolescent quitte l’enfance pour entrer dans le monde d’adultes qu’il s’est représenté jusque là. Ses parents lui apparaissent tels qu’ils sont et non plus tels qu’il se les représentaient, à savoir parfait ! Il se sent fatigué, voit la vie en « gris sombre » comme ils me disent souvent, ses résultats scolaires peuvent chuter, bref il perd pied et les parents sont démunis face à ce jeune avec lequel la communication devient très compliquée …
Ce temps de bouleversements physiologique, social et psychologique peut déstabiliser l’adolescent comme ses parents. L’équilibre familial est fragilisé avec cet adolescent qui cherche de nouvelles limites, agresse son entourage verbalement, voire physiquement, ou au contraire vit en retrait, s’isole… ou transgresse les règles établies par les parents.
L’adolescent ne se reconnaît pas dans ce corps qui change. Il est déstabilisé. Il est souvent fatigué, ce qui exaspère de nombreux parents…
J’accompagne nombre d’adolescents perdus dans cette période très fragilisante, suscitant chez eux de grandes angoisses, les poussant parfois à des passages à l’acte plus ou moins violents et douloureux envers eux-mêmes comme envers leur entourage.
Connais-toi toi-même. Socrate
Des parents d’adolescents m’appellent en me disant « on n’en peut plus mon mari veut mettre notre fils dehors, il est allé trop loin » ou encore « je suis très inquiète pour ma fille qui ne respecte pas les horaires qu’on lui donne, elle sort sans nous prévenir et est odieuse »… ou « je ne sais plus quoi faire je sens mon fils perdu. Il veut rien me dire mais je vois bien que ça n’va pas ». Je reçois très rapidement l’adolescent (dans un délai de 8 jours maximum) car l’acceptation pour l’adolescent de venir peut être de courte durée. De plus il est important d’intervenir au plus vite avec un adolescent en souffrance psychique.
Une vraie alliance de confiance se noue entre eux et moi. Le mieux bien évidemment est de venir dès les premières réelles difficultés rencontrées avec son adolescent car plus les tensions sont là et plus le travail est douloureux pour chacun.
Il est important de consulter lorsque votre adolescent manifeste divers symptômes tels que :
Le premier entretien est très important car la confiance et le lien doit s’installer lors de cette rencontre clinique. Pour les adolescents de 11 – 12 ans je reçois le jeune accompagné de ses parents sauf s’il fait la demande d’être reçu seul pour cette première rencontre. A partir de 13 ans je reçois généralement l’adolescent seul, sauf s’il souhaite que ses parents ou l’un des deux parents (en cas de séparation) l’accompagne. Ce premier entretien dure 1 h ou davantage si besoin. Il s’agit de permettre à l’adolescent de déposer sa colère, ses peurs, ses angoisses ou du moins la raison de sa venue. Cette première rencontre est essentielle pour que l’adolescent comprenne immédiatement que je suis là pour lui, à son écoute, dans l’empathie, sans être juge ou moralisatrice, pour l’accompagner dans ses choix et l’aider à comprendre ses agissements, son mal être, sa colère, qu’il ne comprend pas lui-même.
Les entretiens cliniques se déroulent en face à face entre l’adolescent et moi-même et durent 30mn. Il m’arrive de faire médiation auprès des parents, toujours en accord avec l’adolescent, voire à sa demande, afin de renouer un lien ou de déplier une souffrance entre l’adolescent et ses parents ou avec l’un des deux parents.
Je peux recevoir les parents dans un 2e temps pour qu’ils puissent mettre en mots le mal être qu’ils ressentent chez leur adolescent. Si ce n’est pas le cas nous communiquons de toute façon par téléphone lors de la prise de rendez-vous afin de m’expliquer les motifs de la consultation.
Comme je dis aux adolescents que j’accompagne cliniquement, le plus dur est fait puisque c’est de me rencontrer, d’avoir le courage de se dire « ok elle pourra peut être m’aider » et ainsi accepter la main tendue en venant, parfois en traînant des pieds, mais en étant présent lors du premier rendez-vous !
Il est important dans un premier temps de venir toutes les semaines pour créer ce lien de confiance et permettre à l’inconscient de ne pas se refermer totalement entre chaque rendez-vous. Dans un 2d temps nous pouvons espacer les entretiens suivant le mieux être de l’adolescent.
Ma position est une posture d’écoute neutre et bienveillante ou tout peut être dit et entendu sans jugement. Cette posture de confidentialité et de non jugement auprès des adolescents est essentielle pour que la confiance puisse s’établir et permettre à l’adolescent de se déposer sa colère, sa souffrance…